Quelques mots sur la réforme Drainville

Si vous permettez, j’aimerais écrire quelques mots sur la réforme Drainville et les partager avec vous.

J’aimerais rappeler, au préalable, que je commente le projet de loi dans sa forme actuelle. Il pourrait subir des modifications, favorables ou non, à l’occasion de son examen par l’Assemblée nationale.

On constate, à la lecture du projet de loi, qu’il y aura plus de données à recueillir et à transmettre pour les établissements privés. Les données serviraient, selon ce qui est écrit dans le projet de loi, notamment, à l’organisation, la planification et à la prestation de services matière d’éducation. Je me demande ce qu’il en adviendra concrètement puisque les établissements privés sont des entreprises privées, elles gèrent leurs ressources elles-mêmes et les contrats d’emploi sont entre ces entreprises et leurs employés, à ma connaissance. Aussi, elles déterminent elles-mêmes l’horaire des services éducatifs ; les services se planifient d’avance, comme pour toute entreprise, d’ailleurs. Il faut espérer que ce ne sera pas une collecte de données supplémentaire, qui nécessitera du temps de travail, sans qu’il y en ait des retombées concrètes, favorables pour les établissements d’enseignement privé. À ce stade, on ne sait pas quelle serait la nature ni l’étendue des données recueillies.

On apprend aussi, à la lecture du projet de loi, que le Conseil supérieur de l’éducation sera recentré sur l’enseignement supérieur. Ses membres seront nommés par le Ministre et il semble que ce ne seront que des gens du domaine. Des gens de l’extérieur du domaine de l’enseignement supérieur, ex. des représentants d’associations d’entreprises, de l’Institut de la statistique, de l’Office des professions, etc. pourraient offrir une perspective intéressante en étant membres du Conseil. Il faut espérer que les membres nommés ne seront pas tous des membres du réseau public, adversaires résolus du réseau privé (subventionné ou non). Il faut aussi espérer que les collèges privés non subventionnés (CPNS), dont la contribution au réseau collégial est évidente par le nombre d’étudiants formés et leur contribution à réduire la pénurie de la main d’oeuvre en mettant des gens sur le marché du travail, y auront une voix.

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À propos de jphbourdeau

Consultant en enseignement privé au Québec

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