Archive | février 2014

Vision ou entêtement ?

On valorise beaucoup la vision en gestion actuellement.  C’est la vision d’une entreprise, de son avenir, des services qu’elle offre, de ses processus, voire de son équipe.  Pensons à une entreprise en difficulté.  Un collège peut aussi être une entreprise en difficulté.  J’ai assisté à une rencontre entre le dirigeant de cette entreprise et un consultant.  Le dirigeant avait une vision très arrêtée des services qu’il devait offrir, des processus qui devaient exister dans son entreprise et de l’approche de service à la clientèle à utiliser.  Il était imperméable à toute idée différente, même si elle venait d’un consultant.  Bref, j’en ai conclu, à l’issue de la rencontre, que toute personne, interne ou externe, devait penser comme lui pour que ses idées soient reçues.  J’ai trouvé ça très appauvrissant pour l’entreprise et peu garant de son avenir ;  de plus, le dirigeant de cette entreprise se prive, par son entêtement, de compétences qui pourraient être utiles à son entreprise.  Ça évoque aussi chez moi une idée qu’on a déjà évoquée en ressources humaines, soit celle du clonage :  si on se trouve avec des gens qui pensent tous de la même façon, alors on en vient à appauvrir l’entreprise.

L’utilité d’un manuel de l’employé pour un collège

On a demandé à mon collège de rédiger un manuel de l’employé.  J’ai jugé que la rédaction de ce manuel était une tâche inutile, chronophage.  Aucun collège où j’ai travaillé ne m’a remis de manuel de l’employé.  Le ministère n’exige pas non plus que les collèges aient un manuel de l’employé.  C’est pourquoi j’ai réagi de la sorte, désirant davantage me concentrer sur la réussite des étudiants et l’application des processus propres au collège.  Au fur et à mesure que j’écrivais ce manuel, je me suis rendu compte de son utilité.  La rédaction d’une rubrique me donnait idée d’une autre, et ainsi de suite.  De fil en aiguille, c’est un manuel complet que j’ai rédigé.  Voyez l’utilité d’un tel manuel :  la majorité (c’est un euphémisme pour dire «la totalité» ) des collèges où j’ai travaillé offraient un encadrement très réduit.  On était souvent laissé à soi-même, devant deviner valeurs et procédures propres à l’entreprise, de sorte qu’on intègre plus ou moins bien, qu’on travaille plus ou moins bien, qu’on répond aux attentes plus ou moins bien…  avec les conséquences qui s’en suivent.  Dans ce contexte d’encadrement réduit, où peu de personnes sont disponibles pour nous communiquer certaines informations simples, mais d’une importance cruciale, le manuel de l’employé s’avère d’une grande utilité.  Toutes les entreprises ont des routines, des règles non écrites, des façons de faire, voire des processus ;  leur connaissance est très utile, autant pour exécuter le travail comme tel, que pour démontrer qu’on connaît le collège, éviter de déranger les gens inutilement, etc.

Il y a toujours des choses qu’on oublie de dire quand on embauche un nouvel employé.  Il y a tant de petits détails, et le temps de travail du superviseur pour informer le nouvel employé peut être écourté.  Le manuel assure que toutes les informations pertinentes ont été communiquées au nouvel employé, d’une façon standard, et donc égale, donnant ainsi une chance égale à chacun et à chacune.

Si jamais je venais à changer de collège, je recommanderais à mon nouveau collège de rédiger un manuel de l’employé, tant j’ai pu constater à quel point un tel manuel est utile.